Blog Lexmark
Responsabilité sociale de l'entreprise
Stimuler le reconditionnement pour construire une économie circulaire
| Par Sylvie Thomas, Direction EMEA RSE et Affaires Publiques Environnementales
L' Accord de Paris a engagé les organisations signataires à établir des stratégies pour atteindre la neutralité carbone. Pour y parvenir, Lexmark priorise le remanufacturing.
BALISES : Responsabilité sociale de l'entreprise, Thought Leadership
L’ Accord de Paris, véritable avancée pour la lutte contre le réchauffement climatique, a été l’événement décisif incitant les pays ainsi que les organisations signataires à établir des stratégies pour atteindre la neutralité carbone. Des changements conséquents deviennent alors inévitables pour parvenir à respecter leurs engagements. Observer, analyser et s’inspirer des mesures prises dans certains secteurs peut s’avérer bénéfique.
La circularité européenne, une initiative commune
À l’issue de ce traité, l'économie circulaire est devenue un enjeu majeur pour l’ensemble des organisations. En s’associant à ce terme, les institutions redéfinissent leur vision de la croissance et réduisent leur consommation de ressources limitées ; de cette manière elles privilégient la réutilisation des produits ou composants. En tant que membre du Conseil Européen de Remanufacture et que participant à C-SERVEES, Lexmark priorise le remanufacturing et la réutilisation des déchets d’équipements électroniques (DEEE). Outre le recyclage, dans un modèle circulaire, la réparation et la remise à neuf des produits sont des priorités, incitant alors les consommateurs et fabricants à les réutiliser plutôt qu’à les jeter après une seule utilisation.
Les recherches menées dans le cadre du programme C-SERVEES sur le secteur de l'impression ont mis en évidence certaines barrières et permettent d'identifier les domaines dans lesquels il est possible d’accélérer l’adoption du remanufacturing ainsi que la transition vers une économie circulaire. Ces recherches révèlent que très peu d'organisations renvoient leurs anciens appareils au fabricant de l'équipement d'origine (OEM), et cela même lorsque les fabricants effectuent des remises à neuf ou vendent des appareils reconditionnés (généralement des produits coûteux lors de leur mise en service sur le marché). Ce phénomène s'explique probablement par le fait que les imprimantes A4 neuves sont déjà perçues comme abordables et qu'il est plus facile, plus rapide et plus fiable de remplacer une imprimante de bureau défectueuse par une neuve que de chercher les raisons de la panne ou d'acheter un modèle remis à neuf.
L'étude a également révélé que le prix et la qualité restent un problème lorsqu'il s'agit de stimuler le marché de la remise à neuf. En résumé, la qualité doit être élevée pour encourager les acheteurs et le coût de la remise à neuf doit être faible pour encourager les équipementiers à passer à l’action. On comprend alors le dilemme auquel sont confrontés les clients : bien qu’ils constituent la solution la moins chère et la plus simple, comment préférer la préservation de l'environnement à l’achat de produits neufs ?
La remise à neuf, un véritable enjeu ?
Il existe plusieurs façons pour les entreprises et les législateurs d'augmenter l'adoption des produits remis à neuf par les consommateurs. La mise en place de mesures législatives peut être une solution intéressante, notamment si elles incitent les fabricants à intégrer plus de circularité dans leurs produits, dès le stade de la conception. Toute nouvelle loi doit être soutenue par des objectifs ambitieux en matière de marchés publics pour favoriser l'achat de produits remis à neuf. Elle doit aussi être accompagnée par des campagnes publicitaires visant à éduquer les clients, de manière à ce qu'ils intègrent les avantages environnementaux de l'acquisition et de l'utilisation de produits remis à neuf à leur réflexion. Il va sans dire que l’agilité et la capacité d’innovation des fabricants demeure le pilier essentiel de cette nécessaire transformation. Dans cette optique, le changement passe aussi par les clients qui doivent pouvoir être mieux informés sur l'empreinte environnementale d'un appareil reconditionné ou remanufacturépar rapport à celui d’un appareil neuf. La mesure de l’impact carbone du produit qu'ils choisissent pourrait faciliter leur choix dès que les standards seront développés.
Accélérer l'adoption de la réutilisation ou du réemploi
Les QR codes sont envisagés comme un moyen d’améliorer l’analyse de la rentabilité, mais également comme une manière d’accélérer la prise de conscience autour des enjeux que représentent les produits réutilisés. Intégrés à une blockchain afin que les informations qu'ils contiennent ne puissent être altérées, les QR codes pourraient être utilisés pour communiquer aux utilisateurs des informations liées à l'environnement, telles que l'empreinte de CO2 ou l'impact énergétique du l’outil qu’ils utilisent. Ils peuvent également faciliter la récupération de données sur l'historique d'un produit (par exemple, la date d'installation, l'utilisation des impressions et l'historique des réparations). Si l'on prend l'exemple des imprimantes, les informations stockées sur un code QR permettraient de mieux évaluer la valeur d'un ancien appareil et de ses pièces détachées, et donc de garantir un meilleur prix lors de la vente d'imprimantes en fin de vie aux équipementiers.
Les QR codes peuvent également être bénéfiques pour éduquer les clients sur les sujets environnementaux. L'argumentaire en faveur de la remise à neuf doit devenir convaincant à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement pour que la discussion ne soit plus uniquement axée sur le prix.
Circularité intégrée
Outre la mise en place de processus logistiques inversés et la croissance des efforts marketing pour inciter l’adoption des produits réutilisés ou réemployés, la meilleure approche pour les équipementiers consiste encore à pratiquer une ingénierie intentionnelle. Ils doivent concevoir les produits de manière à maximiser leur durée de vie et à augmenter leur valeur au-delà de leur fin de vie, améliorant ainsi l'efficacité en termes de coûts et de temps de la remise à neuf. Les produits doivent être modulaires afin qu'un appareil en fin de vie puisse être mis à jour avec les derniers logiciels et micrologiciels et les dernières fonctions de sécurité facilement intégrées. Un autre domaine à améliorer est la durée de vie des pièces de rechange qui, comme elles représentent l'un des principaux éléments de coût de la réparation, devraient être conçues pour une plus grande durabilité et des vies multiples. Ces mesures rendraient le modèle économique du reconditionnement beaucoup plus attrayant pour les équipementiers, les revendeurs, les clients et les recycleurs, lui donnant ainsi un coup d'accélérateur pour assurer sa croissance future.
Avec ces mesures de relance, le marché du reconditionnement devrait continuer à croître dans les années à venir, un point positif pour les futures générations tout comme pour les ressources de la planète.