Ces deux dernières années ont prouvé que l'apprentissage à distance, sous tes ses formes, est une pratique durable, amenée à se développer davantage. Si les élèves ont repris le chemin de l'école, dans certains cas, l'apprentissage à distance persiste, qu'il s'agisse d’accompagnement individuel à domicile avec des enseignants spécialisés ou un parent, ou encore de l'accès à l'apprentissage autonome via le CNED. Parmi les écueils que la pandémie nous a enseigné figure l’accès à la technologie, qui peut constituer un obstacle pour les personnes économiquement défavorisées ou habitant des “déserts numériques”. La pandémie et les confinements successifs ont aussi contribué à accélérer l’innovation de la technologie éducative ou "Ed-Tech", mais ont également exacerbé la fracture numérique qui existe aux quatre coins du monde.

Les jeunes élèves sont particulièrement touchés par les perturbations de l'enseignement. Si ceux qui ont accès à l'internet et à un ordinateur peuvent s'adapter en transférant une partie de leurs cours en ligne, pour ceux qui n'y ont pas accès, les inégalités numériques rendent l'apprentissage difficile. Dans le monde entier, l'accès à l'internet est loin d'être abondant, et même pour ceux qui peuvent accéder à des cours en ligne, la qualité de l'engagement est difficile à reproduire, en particulier pour les plus jeunes. En France, pourtant pays européens où l’accès à internet est le plus rependu et le moins cher, 7% de la population française de 15 ans et plus n’y a pas accès à domicile et n'a pas de smartphones, selon une enquête de l’INSEE.

S'il est peu probable que les Français vivent un nouveau confinement strict, il pourrait néanmoins être utile de renforcer l’accès au numérique à l’ensemble du territoire, en prévision de futures perturbations afin d'éviter une nouvelle interruption généralisée de l’éducation chez certains enfants. Ne pas se préoccuper de la fracture numérique, creusera davantage le fossé qui sépare la population, ce qui risque d'aggraver les inégalités existantes.

En matière d'éducation et de technologie, il est essentiel que les enseignants et les écoles encouragent l'inclusion numérique et aient accès aux derniers outils et innovations. À mesure que les technologies progressent et deviennent plus accessibles, il est important que les écoles n'amplifient pas, inconsciemment, la fracture numérique déjà existante entre les élèves. Les établissements universitaires devraient plutôt envisager un mélange de solutions disponibles ou un fonctionnement "hybride". Des plates-formes telles que Google Classroom peuvent grandement contribuer à équilibrer l'écart entre le physique et le virtuel pour favoriser la réussite des élèves.